Les Evénements du 08 Mai 45
Tout comme
lors des manifestations du 1er Mai, les militants
encadrent étroitement les manifestants. Les mots d’ordre sont formels : la
manifestation pacifique du 08 mai doit se dérouler sans arme (même pas un canif*),
mais les slogans doivent apparaître sur les banderoles et le drapeau algérien
doit être brandi au milieu des drapeaux alliés. Les militants, encore choqués
par la répression du 1er Mai, organisent donc la
manifestation avec le maximum de précautions : services d’ordre, porte-drapeau,
slogans, lieux de rendez-vous et de dispersion de la manifestation. Le matin
même du 08 Mai, des rassemblements ont lieu afin de vérifier l’absence d’armes.
A Sétif, la
manifestation commence à partir de 08h30. La discipline règne dans les rangs
des manifestants. L’arrivée au centre-ville avec le déploiement du drapeau
algérien met pourtant le feu aux poudres. La police exige le retrait du drapeau
tandis que les manifestants résistent. Un responsable politique de Sétif
témoignera plus tard en précisant : «
Vous savez combien le drapeau est sacré et quand il est sorti, il n’est plus
question de le remiser. (…) Lorsque les policiers ont voulu le saisir, ils se
sont heurtés à un véritable rempart humain (…) C’est ainsi qu’éclate la
fusillade ».
La provocation
policière entraîne la panique chez les manifestants. La confusion règne et des
Européens sont tués. Les militants tentent pourtant de reprendre la situation
en main. Une gerbe de fleurs est déposé au monument à 10h mais le car de
gendarmerie intervient à nouveau et fauche tous les présents. 21 Européens
sont tués au cours des affrontements tandis que le nombre
de victimes algériennes est alors inconnu.
Dès le 08 Mai
au soir, la loi martiale est décrétée. Des armes sont distribuées aux milices
européennes. « La chasse à l’Arabe » commence dès lors avec une terrible
férocité. « On voyait des cadavres partout dans toutes les rues ; la répression
était aveugle ; c’était un grand massacre. J’ai vu les Sénégalais qui tiraient,
violaient, volaient. (…) Bien sûr, après l’état de siège, l’armée commandait »
se souvient Kateb Yacine en 1984. Tout arabe non porteur d’un brassard est
abattu.
La Dépêche de Kabylie, 02/05/2006, 18h24
I- Compréhensions : (13pts)
1- De quel fait historique s’agit-il dans ce texte ?
2- « La manifestation était organisée. »
Relevez du texte une phrase qui exprime la même idée.
3- En vous aidant des indices temporels contenus dans le texte, faites
correspondre chaque événement au
moment de son déroulement durant la journée du 08 Mai 1945 en complétant le
tableau suivant :
Indices temporels Evénements correspondants
4- Relevez du texte quatre termes ou expressions qui appartiennent au champ
lexical de la non-violence.
5- Les manifestants font preuve de courage. Relevez du 2ème et du 3ème paragraphe les deux
passages qui
le montrent.
6- « On voyait ».
« J’ai vu »
A quels éléments du texte renvoient les pronoms soulignés ?
7- « Vous savez combien le drapeau est sacré et quand il est sorti, il
n’est plus question de le remiser ».
Ces propos, dans le texte, représentent :
- Un ordre militaire.
- Une réponse à une injonction.
- Une annonce de journal.
Recopiez la bonne réponse.
8- Quelle est l’intention de l’auteur ?
9- Proposez un autre titre à ce texte et justifiez votre choix.
II- Production écrite : (07pts)
Vous traitez un sujet au choix.
1- A l’occasion de la commémoration des événements du 08 Mai 1945, vous
voulez rédiger un
texte pour le journal de votre lycée. Le texte que vous venez de lire vous
a plu et vous voulez le
faire connaître à vos camarades.
Rédigez le compte rendu objectif de ce texte.
2- A l’occasion du 1er Novembre, votre lycée organise une
exposition commémorant l’événement.
Dans le cadre de votre contribution, en tant que rédacteur de la revue de
votre lycée. Racontez
les exploits d’un
héros de la Révolution, que vous mettrez en ligne sur votre site Internet.
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