1871 : La
révolte kabyle.
De nombreuses révoltes
ont secoué l’Algérie dès le début
de la colonisation française. L’une des plus importantes, par son
ampleur et son issue tragique, est celle
de 1871. L’insurrection conduite alors en
Kabylie par El Mokrani s’est étendue aux trois quarts du pays avant de faire l’objet d’une
répression sanglante.
Après 1830, la Kabylie
résiste à quatorze campagnes successives. Les forces coloniales, emmenées par le
maréchal Randon, parviennent finalement
à soumettre la région en
1857, au
prix d’une dévastation d’une rare
brutalité. Mais la région ne se résigne pas à la domination coloniale. De nombreuses révoltes éclatent en réaction à
l’humiliation, à la confiscation
des terres, aux déplacements des populations, au démantellement de l’organisation sociale.
En mars1870, à la faveur de l’instabilité créée par la
capitulation de Sedan et du climat insurrectionnel qui gagne Paris, les confédérations de tribus
s’organisent pour déclencher une véritable
guerre contre la colonisation.
La misère à
laquelle est réduite la
population, les famines- en particulier la
grande famine de1857- attisent la
rébellion. Le maréchal Mac
Mahon alerte le gouvernement dès le 12 juin1869 : « Les
Kabyles resteront tranquilles aussi longtemps qu’ils ne verront pas la possibilité de nous chasser de leur pays ! » .
Plusieurs mois avant le
début de l’insurrection,
l’effervescence s’empare des communautés villageoises qui élisent, malgré l’interdiction des autorités coloniales, « les Tijmaâin », les assemblées de villages.
Le 16 mars1871, l’insurrection est déclenchée. Mohammed Amokrane, dit El Mokrani, et Cheikh Aheddad,
dit El Haddad, chef spirituel de la
Confrérie Rahmaniya, dirigent le soulèvement.
Des centaines de milliers
d’hommes y prennent part, faisant de
cette « commune Kabyle »
une contestation d’ampleur de la
colonisation du pays. L’insurrection gagne l’est
et le sud du pays. Elle durera
dix mois et coûterea la vie à plus de 20 000 insurgés.
Face à un tel soulèvement, l’armée coloniale
se livre à une répression
impitoyable. L’amiral de Gueydon mobilise 100 000 soldats et un dispositif militaire superieur à celui qui avait permis d’asservir
la région en 1857.Au-dela des
insurgés, c’est toute la population qui
est prise pour cible. Des
villages entiers sont détruits, des familles sont décimées ou jetées
sur les chemins de l’errance par la barbarie coloniale. Les terres sont confisquées et distribuées aux nouveaux colons. Des milliers d’insurgés
sont déportés dans les bagnes de Cayenne ou de nouvelle-Calédonie, où ils retrouvent
les communards parisiens. D’autres sont
enrôlés de forces pour la campagne de Madagascar. La région se voit infliger
une amende de 36
millions de francs or. Plongée dans le dénuement le plus total , meurtrie, la population vit alors une véritable tragédie, dont la mémoire est
transmise de génération en génération par la littérature et la
poésie orale.
Rosa Moussaoui
- L’humanité.
QUESTIONS :
I-COMPREHENSION
DE L’ECRIT :
1/ La présence de l’auteur est elle
marquée dans le texte ? De quel
type de document s’agit-il ?
2/Relevez les dates mentionnées dans le texte, dites
selon quel ordre apparaissent elles ?
a-anachronique.
b-chronologique.
3/Quel est le temps dominant dans
le texte ? Quelle est sa
valeur ?
4/Quels sont les deux principaux chefs de l’insurrection ?
5/Complétez le tableau suivant :
Les causes de la révolte
|
Les conséquences de la révolte
|
…………………………………...............
…………………………………………..
………………………………………….
|
………………………………………………
……………………………………………….
………………………………………………
|
6/Relevez du texte
deux expressions qui montrent l’importance
de cette révolte.
7/Trouvez du texte
un synonyme du mot
« révolte ».
8/Transformez les phrases
soulignées en phrases nominales.
9/Mettez au style indirect la phrase suivante :
(cette question est réservée uniquement à la classe des Langues Etrangères)
Il témoigna avec tristesse : « Les terres sont
confisquées et distribuées aux nouveaux colons »
II - EXPRESSION
ECRITE :
Traitez l’un des deux sujets au choix :
1/Résumez le texte
en une centaine de mots.
2/ Vous avez
déjà écouté votre grand-mère ou
une personne, de votre entourage, ayant
vécu l’époque coloniale raconter l’atrocité et l’humiliation de la vie
sous le régime francais. Racontez
cela en quelques lignes.
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