Le monde de demain pourra-t-il
nourrir le monde avec 9,10, 11milliards d’humains réunis sur la même petite
planète ? Oui, répond la technique c'est-à-dire l’agronomie enchantée par deux
coups de baguette magique que furent, dès le XXème siècle la chimie (engrais,
pesticides, insecticides) et la motorisation (du tracteur plus vaillant que deux
boeufs attelés, aux moissonneuses-batteuses futuristes mais ô combien réelles, équipées
jusqu'à la gueule d’informatique et d’électronique). Non, répond l’expérience, c'est-à-dire
le spectacle de l’égoïsme et de la folie qui plus que les caprices du ciel, sécheresses
et inondations, ont émaillé l’histoire contemporaine de famines qui ne devaient
rien à la fatalité.
Ainsi s’achève notre époque :
une grande confusion alimentaire, l’assurance chiffrée des experts que la terre
pourra nourrir une humanité toujours plus nombreuse , et la résignation
de voir déambuler demain encore ces hordes d’affamés en proie aux guerres que
se livrent les hommes depuis la nuit des temps pour des territoires, des
richesses naturelles, du pétrole ou de l’eau, cette eau même qui reste la
source de l’agriculture, donc d’une vie durable et sédentaire où l’on a semé
avec l’espoir de récolte où l’homme, depuis dix mille ans qu’il cultive
la terre, a quitté sa condition de nomade pour, au sens propre, s’enraciner.(…)
Le paradoxe, pour ne pas dire l’absurdité,
est resté tout entier. Au trop plein des uns répond chaque fois le trop peu des
autres. Comme si chaque famine enfantait les suivantes, les mauvaises séries
télévisées se sont succédées : à chaque époque son drame humanitaire, du Biafra
à la Somalie, de l’Ethiopie au Rwanda, misère noire, masque noir de la faim.
Puis, retour de balancier ou simple limite à la simplification qui voudrait que
les damnés de la terre aient toujours la peau sombre, misère blanche,
masque claire de la malnutrition : les images de la Bosnie, du Kosovo, ou
encore des affamés des anciennes républiques de l’empire soviétique. Faim
ordinaire qui revient rôder dans les capitales des grandes nations opulentes,
de New York à Paris, de soupes populaires aux restos du coeur.
Eric Fottorino, «
questions au XXIème siècle », Ed Plon 2000
Questions :
1) Le thème abordé dans le texte est :
-L’écologie dans le monde
-Les catastrophes naturelles dans le monde
-La misère dans le monde
Choisissez la bonne réponse
2) Quel est le problème posé dans le texte ?
3) Quelles sont les deux thèses qui s’opposent ?
4) Complétez le tableau ci- dessous par les mots ou expressions pris dans
la liste
suivante : Egoïsme- chimie dans le domaine agraire-folie-appareils
futuristes
informatisés- fatalité- véhicule agricole puissant
La technique L’expérience
5) « Notre époque s’achève par une grande confusion alimentaire.»
Cette phrase veut dire :
-Le problème de la famine dans le monde est résolu.
-La question de la possibilité de nourrir le monde est tranchée.
-La question de la possibilité de nourrir le monde n’est pas tranchée.
Choisissez la bonne réponse.
6) « Plus il y a des hommes qui vivent dans l’abondance, plus il y a d’autres
qui vivent
dans le besoin. »
Relevez du texte une phrase qui exprime la même idée.
7) Qu’exprime l’articulateur « et » souligné dans le texte ?
-La cause -L’opposition -La conséquence -L’addition
Choisissez la bonne réponse.
8) Relevez du texte un mot et deux expressions appartenant au champ lexical
de la
misère.
9) A quoi renvoie le pronom souligné ‘ où’ dans le texte ?
10) Donnez un titre au texte.
Production écrite : Au choix
Sujet 1 :
Rédigez le compte rendu critique du texte.
Sujet 2 :
Vous participez à un débat sur la situation socio-économique en Algérie.
Pensez-vous
que l’avenir de votre pays est radieux ou au contraire incertain ?
Donnez votre avis et justifiez-le par des arguments illustrés par des
exemples bien
choisis.
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